Thomas Becker
Thomas Becker, un petit atelier de joaillerie allemand, s'approvisionne en or dans les mines de la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo. La région est souvent ravagée par de violents conflits et est le théâtre de violations majeures des droits du travail et d'autres droits de l'homme et de l'environnement, tels que le travail des enfants et le travail forcé ou la pollution de l'eau et du sol. Pour relever ces défis, Thomas Becker a établi des partenariats à long terme avec deux coopératives et collabore avec les parties prenantes locales (ci-après dénommé le "projet").
Au cours du projet, le dialogue avec les ONG et les travailleurs des mines a révélé que les femmes sont particulièrement exposées aux risques dans les opérations minières. Les femmes ne peuvent pas obtenir de permis d'exploitation minière et ne peuvent donc travailler dans les mines que de manière illégale. En conséquence, leur emploi est particulièrement précaire, elles gagnent beaucoup moins que les hommes et sont exposées à d'autres abus.
Pour améliorer la situation des mineurs, les participants au projet ont mis en œuvre un certain nombre de mesures, notamment
Délivrer des permis d'exploitation minière officiels aux femmes mineurs et doubler leur salaire.
Créer un espace sûr pour les femmes mineurs afin de les protéger contre les agressions sexuelles.
Fournir aux femmes mineurs des vêtements de travail et des outils appropriés afin de créer des conditions de travail sûres.
Créer d'autres sources de revenus en proposant des microcrédits et des possibilités de formation.
Thomas Becker verse également des primes aux mines d'or en échange d'améliorations mesurables des droits de l'homme et des normes environnementales, telles que l'amélioration des conditions de travail et des normes de sécurité, la réduction de l'utilisation de produits chimiques et l'investissement dans les infrastructures locales.
L'organisation locale de défense des droits de l'homme Namulisa ASBL se rend régulièrement sur le site pour vérifier que les primes sont utilisées correctement. L'Institut fédéral allemand pour les géosciences et les ressources naturelles (BGR) certifie la mine selon des critères incluant l'exclusion du travail des enfants ou du travail forcé.
L'un des défis de la mise en œuvre du projet a été de gagner la confiance des coopératives aurifères, qui avaient eu auparavant de mauvaises expériences avec des sociétés étrangères. La confiance a été établie grâce à un dialogue avec les parties prenantes locales, facilité par un avocat congolais spécialisé dans les droits de l'homme, afin d'identifier et de traiter les questions prioritaires. Les gestionnaires de projet ont également impliqué des membres de la famille royale locale et d'autres dignitaires pour donner du poids au processus. Enfin, la confiance a été établie par un engagement manifeste en faveur d'une forme de coopération et d'échange à long terme et respectueuse, sur un pied d'égalité.
Vous souhaitez obtenir davantage d'exemples pratiques de la mise en œuvre du devoir de diligence en matière de droits humains dans les chaînes d'approvisionnement mondiales ? Le Navigator des entreprises et des droits de l'homme vous offre un large éventail d'études de cas, d'informations de fond et de conseils tirés de la vie quotidienne des entreprises.
